Le château de Roc’h Morvan
Visites
Entretien du château
Une équipe de bénévoles entretient et débroussaille le château régulièrement
Site internet de l’association Château et Patrimoine
Découvrez le site internet de l’association Château et patrimoine : https://chateauetpatrimoinerochois.fr/
Histoire du château de Roc’h Morvan
Au moyen âge, on consignait fréquemment les actes importants de la vie des grands personnages sur les bibles ou sur les livres d’heures. Ainsi, une annotation figurant sur la bible des grands seigneurs de Léon conservée à la bibliothèque Sainte Geneviève à PARIS, relate la naissance d’Hervé VIII de Léon à LA ROCHE MAURICE en 1341. L’auteur de cette note précise même le moment de la conception de l’enfant et il nous indique l’engagement d’Hervé VII de Léon dans la guerre de Cents Ans et dans la guerre de Succession de Bretagne, qui s’ouvrit en 1341 entre Charles de Blois et Jean de Montfort, tous deux prétendants au trône ducal.
Architecture du château de Roc’h Morvan
Le site du château
Le château occupe l’extrémité d’un promontoire qui surplombe de plusieurs dizaines de mètres la confluence de l’Elorn et d’un ruisseau, le Morbic.
Le rocher de quartzite, très exigu est relié au plateau qui le domine, au sud-est, par une dépression de terrain où fut implanté le village de LA ROCHE MAURICE.
Le choix du site résulte donc de la présence d’un abrupt escarpé, facile à défendre, ce qui ne comptait guère à une époque où la portée des armes de jet n’excédait pas quelques dizaines de mètres.Cette contrainte du site dut cependant être très vite ressentie, non pas pour l’aménagement du château lui-même, mais pour celui de ses annexes.
II semble en effet probable qu’une “basse cour” fut établie en avant de l’enceinte. Cette “baille” abritait les communs, les écuries, les logements des serviteurs et de la garnison qui ne purent pas tous être édifiés dans la forteresse.
Ce type de dispositif correspond bien à l’organisation des châteaux des Xle et Xlle siècles qui comportaient fréquemment des défenses échelonnées en hauteur et en profondeur : donjon (ici ceint d’une chemise), enceinte et basse-cour plus sommairement protégés.
La “bayle” du château de LA ROCHE MAURICE ne possédait sans doute pas de retranchements importants car le village qui lui a succédé ne conserve pas dans son parcellaire de traces d’un fossé ou d’une muraille
La topographie du site conditionne le plan de la forteresse : les constructeurs utilisèrent judicieusement les reliefs rocheux de l’éperon dont le principal, une butte haute de vingt mètres, servit d’assise au donjon et à son enceinte tandis que sur une deuxième plate-forme, moins élevée, (cinq à dix mètres) furent édifiés des ouvrages secondaires. Ces deux éminences orientées nord-sud étaient naturellement protégées par des abrupts rocheux au nord et à l’est. La première constituait un réduit autonome qui dominait l’ensemble du château. Le flanc sud de la forteresse, le plus accessible, était barré par un profond fossé et un rempart long d’une cinquantaine de mètres qui reliait la base sud-ouest de la plate-forme occidentale à une grosse tour qui armait la partie sud de la terrasse orientale. Ce dernier édifice, vraisemblablement doublé d’un autre similaire, flanquait l’entrée de la place que défendait un pont-levis. L’espace intérieur du château était exigu et la nature du site rendit difficile l’aménagement interne de la place. Ainsi, l’escalade de la plate-forme du donjon qui constituait une épreuve pénible pour les assaillants, devait également être incommode pour les habitants du château même s’il existait probablement alors des rampes de bois pour en améliorer l’accès. Le petit espace plat qui se trouvait entre les deux plates-formes abritait sans doute des bâtiments alors que d’autres logements s’appuyaient peut-être contre la cour¬tine sud en dessous du donjon auquel était accolé un logis.
Le donjon est l’ouvrage le plus ancien du château. II est juché sur la plate-forme la plus élevée au nord-ouest. L’ensemble est circonscrit par une enceinte, une chemise. Le donjon s’élève au sud, en arrière et en surplomb du dispositif d’entrée de la chemise. Par ses défenses, cette tour participait activement à la protection de l’accès de la plate-forme, et par sa masse, il couvrait la petite esplanade et les bâtiments qui lui étaient contigus au nord. Il fut édifié à la verticale de l’abrupt, à l’est, ce qui obligeait les assaillants à le contourner par l’ouest. Ils empruntaient alors un passage d’une largeur inférieure à deux mètres pour accéder au coeur de la plate-forme, comme aujourd’hui. Le donjon est un trapèze, d’une douzaine de mètres de côté, qui conserve une élévation de huit à douze mètres. II délimite une salle intérieure quadrangulaire aux angles coupés d’environ cinq mètres de côté. C’est un édifice massif dont les murs sont épais de deux mètres et demi et même de trois mètres au sud, le flanc le plus exposé. L’élévation originale de cet édifice est difficilement reconstituable: deux niveaux sont encore visibles. II n’est pas certain qu’il y en ait eu d’autres, si ce n’est une cave obscure actuellement remblayée (les assises inférieures du mur sont situées à plus de cinq mètres au dessous du plancher de la salle du premier étage).
On accédait du premier au second étage par un escalier coudé, logé dans l’angle sud-ouest de la tour. Cette salle, analogue à la précédente, servait d’appartement selon la disposition en usage dans les donjons de cette époque. Une voûte dont les retombées subsistent aux angles supérieurs de la pièce supportait soit une terrasse crénelée aménagée au sommet de l’ouvrage, soit un autre étage desservant les défenses sommitales de la tour.
L’enceinte comportait trois éléments : la plate-forme orientale, la courtine sud qui reliait cet ouvrage à la base sud-ouest du rocher du donjon et au nord, une muraille linéaire, flanquée de contreforts plats.La plate-forme orientale est moins élevée et moins vaste que celle du donjon. Elle est ceinte de murailles au nord et à l’est on y voyait encore les bases d’une tour carrée au début du XIXe siècle. Une grosse tour circulaire en occupait l’extrémité méridionale, avec une tour semblable située plus à l’ouest, elle encadrait un pont-levis. Ces deux tours furent édifiées au XVe siècle lors du remodèlement de l’ancien dispositif d’entrée du château, la partie de l’enceinte plus exposée aux attaques. Ces deux tours ainsi disposées formaient un puissant ouvrage dont l’assaillant devait s’emparer avant même d’entreprendre l’attaque du donjon.Une partie de la base de cette tour a été dégagée en 1968. De plan circulaire, peut-être ovale, elle a un diamètre de plus de 15 mètres. Elle comprend une salle polygonale d’une quinzaine de mètres carrés et un étroit couloir coudé qui mène à une trappe qui surmonte une salle voûtée en berceau de 6,60 mètres de côté. Cette pièce correspond à une des chambres dégagée en 1926 : c’était probablement une casemate d’artillerie comme en témoigna alors la présence de boulets. Ces pièces furent transformées en cachots à la fin du XVe siècle. Ces deux tours formaient sans doute l’unique flanquement de la courtine sud. La douve est totalement comblée à l’emplacement de l’entrée du château et partiellement à l’ouest où elle mesure encore environ quatre mètres de profondeur sur six mètres de largeur. L’espace ainsi délimité par l’enceinte est assez réduit, mais il devait cependant abriter quelques constructions comme des communs, des magasins, des logements ou des écuries dont la présence se révélait être indispensable près de toute résidence seigneuriale. Celles-ci s’élevaient probablement dans la petite cour établie au dessus de la courtine nord à laquelle on accédait par un passage large de trois mètres et long de quatre à cinq, percé dans la roche, en arrière de la porte du château. D’autres habitations se dressaient contre la courtine sud comme semble l’indiquer la présence de deux murs parallèles, épais d’un mètre environ, longs de dix à quinze mètres et distants de 7,50 mètres (mais peut-être appartiennent-ils à un édifice postérieur).
Textes de Roger Bras / Patrick Kernevez
Les fouilles du Château
Tous les étés, une session de fouilles est organisée.